IMPACT DE L’AJOUT D’ANTIBIOTIQUES DANS LES CIMENTS ORTHOPEDIQUES SUR LA PREVENTION DE LA FORMATION DE BIOFILM AU COURS D’INFECTIONS SUR PROTHESE ARTICULAIRE A STAPHYLOCOCCUS AUREUS

La pose de prothèses articulaires est en plein essor, mais n’est pas sans risque. Elle est associée à des complications sérieuses comme des infections. Afin de les prévenir, il est possible d’ajouter des antibiotiques aux ciments orthopédiques employés pour améliorer la fixation de la prothèse au tissu osseux. Ceux-ci permettent une libération prolongée des antibiotiques et donc une concentration locale importante. Ils ont ainsi une action prophylactique sur la formation de biofilm par les bactéries. En effet, les bactéries impliquées dans ces infections sur matériel, comme Staphylococcus aureus, peuvent s’assembler et former un biofilm, les rendant plus difficiles à éradiquer et plus tolérantes aux antibiotiques ; il est donc essentiel de prévenir sa formation. Un ou plusieurs antibiotiques peuvent ainsi être ajoutés au ciment orthopédique. L’étude in vitro menée au cours de cette thèse a permis de comparer les actions prophylactiques anti-biofilm sur S. aureus de plusieurs antibiotiques et associations d’antibiotiques contenus dans des ciments. Les traitements sont libérés en deux temps : d’abord rapidement, permettant d’atteindre une concentration locale élevée puis plus lentement, leur action est alors plus restreinte. Les combinaisons de gentamicine avec la clindamycine ou la vancomycine sont apparues plus efficaces que la gentamicine seule, qui perd de son action anti-biofilm au cours des expériences conduites. De plus, ces associations augmentent le spectre d’activité antibiotique et permettent donc une meilleure prévention des infections sur prothèse articulaire.