Présentation clinique et épidémiologie des infections ostéo-articulaires pubiennes : étude de cohorte rétrospective au sein de deux CRIOAc

Les infections ostéo-articulaires (IOA) du pubis sont des IOA peu fréquentes. Leur prise en charge est mal codifiée d’autant que les différents cadres nosologiques restent flous dans la littérature. L’objectif de cette étude de cohorte rétrospective menée au sein de deux CRIOAC (centres de référence pour la prise en charge des IOA complexes) était de décrire l’épidémiologie des IOA pubiennes, et de rechercher les facteurs associés à l’échec de leur prise en charge, déterminés par analyse de Cox univariée (calcul de l’Hazard ratio [HR] et de l'intervalle de confiance à 95%). Les courbes de courbe de Kaplan-Meier étaient comparées entre les groupes par test du log-rank. Quatorze succès thérapeutiques (56%) ont été rapportés à l’issue de la prise en charge initiale. Les patients en échec présentaient tous une forme d’évolution chronique post-opératoire. Les résultats de l’analyse ont retrouvé certains facteurs potentiellement associés au risque d’échec thérapeutique parmi lesquels l’existence de cancer pelvien (HR 3,791 ; p=0,089), de radiothérapie pelvienne (HR 2,861 ; p=0.122), d’une fistule clinique (HR 5,066 ; p=0,011), d’une infection à bactérie multirésistante (HR 2,789 ; p=0,116), et d’une infection polymicrobienne (HR 70,503 ; p=0,090). Au total, notre cohorte permet de mettre en évidence, parmi les IOA du pubis : (i) d’une part des formes minoritaires aigues d’étiologie hématogène, monomicrobiennes à S.aureus, survenant volontiers chez des patients sans comorbidités, notamment chez le jeune sportif, sans indication chirurgicale retenue en l’absence d’abcès ou de séquestres osseux ; (ii) d’autre part des formes majoritaires complexes d’évolution chronique post-opératoire, souvent polymicrobiennes, parfois associés à de la multi-résistance, survenant chez des patients au terrain fragilisé notamment de néoplasie pelvienne, justifiant une antibiothérapie lourde avec un risque important de rechute et relevant le plus souvent d’une prise en charge chirurgicale agressive, en particulier chez les patients aux antécédents de radiothérapie pelvienne.