Le diagnostic des infections de prothèse est parfois difficile. Du fait de la physiopathologie complexe de cette infection, la croissance des agents pathogènes responsables de l’infection peut être limitée. Il existe donc une « zone grise » ou des patients réellement infectés ont en fait des cultures bactériennes négatives. Au cours de l’ICM Philly 2018, des recommandations internationales pour le diagnostic des infections de prothèses ont été émises. Nous utilisons ces critères au CRIOAc Lyon (synthétisés ci-dessous) pour adapter la prise en charge à chaque patient.

 

Les infections de prothèse sont des infections complexes à prendre en charge. Plusieurs algorithmes sont disponibles dans la littérature et les diverses recommandations internationales. Basée sur une approche clinique, en tenant compte de la physiopathologie complexe de cette infection mise en évidence par nos travaux de recherche et en tenant compte des recommandations, nous avons mis au point au CRIOAc Lyon un algorithme prenant en compte l’intégralité de ces éléments, pour adapter la prise en charge à chaque patient, dans un soucis de traitement de l’infection, et de conservation de la fonction.

 

 

Ces différentes stratégies médicochirurgicales sont discutés au cas par cas, en RCP. L’antibiothérapie « suppressive » est une antibiothérapie à poursuivre sans limite de durée, la plus souvent grâce à des antibiotiques par voie orale bien tolérés, réservée aux patients présentant une infection chroniques avec peu de retentissement fonctionnel, pour qui le rapport bénéfice/risque est en défaveur d’un changement de prothèse. Dans cette situation, l’éradication de la bactérie n’est pas possible, et les antibiotiques au long cours permettent le plus souvent de laisser les bactéries « endormies » dans leur biofilm.